Le vaccin contre le HPV, une prévention efficace contre le cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus demeure un problème majeur de santé publique. Il est presque toujours causé par une infection persistante à certains types de papillomavirus humains (HPV) à « haut risque ». Selon l’Institut national du cancer (INCa), en France, chaque année, 6 400 cas de cancers sont liés à ces virus. Parmi eux, un quart concerne des hommes, et environ 1 000 personnes en décèdent chaque année.
Dans 60 % des cas, l’infection par le HPV survient au début de la vie sexuelle. C’est pourquoi la vaccination est recommandée dès l’âge de 11 ans, chez les filles comme chez les garçons. Elle permet de prévenir l’infection par les souches virales les plus oncogènes, évitant ainsi l’apparition de lésions précancéreuses, puis de cancers à long terme.
Une étude large sur l’efficacité du vaccin
Pour mesurer l’impact du vaccin sur le taux de cancer, des chercheurs de l’institut Cochrane, en Grande-Bretagne, ont réalisé une méta-analyse regroupant 225 études. Au total, plus de 332 millions de personnes ont été incluses. Les résultats sont encourageants : ils confirment que, avec le temps, le vaccin joue un rôle clé pour réduire la progression vers un cancer.
Particulièrement efficace lorsque la vaccination intervient avant la première exposition au virus, l’étude montre que les filles vaccinées avant 16 ans ont 80 % moins de risques de développer un cancer du col de l’utérus que celles non vaccinées. La sécurité du vaccin est également soulignée : les effets indésirables sont légers, principalement locaux, et aucune réaction grave n’a été signalée. L’efficacité du vaccin HPV est désormais confirmée non seulement pour prévenir les lésions précancéreuses, mais aussi, dans certains cas, pour réduire l’apparition du cancer.
Une couverture vaccinale encore insuffisante en France
Malgré ses bénéfices, la vaccination reste peu répandue en France. Selon la Haute autorité de santé (HAS), en 2024, seulement 48 % des filles et 24,5 % des garçons de 16 ans ont reçu un schéma complet de deux doses. Ces chiffres sont bien en dessous de l’objectif national de 80 % chez les adolescents et de l’objectif mondial de l’OMS, fixé à 90 % chez les jeunes filles de 15 ans.
Concernant les autres cancers liés au HPV, comme ceux de la vulve, de l’anus ou du pénis, le vaccin semble également efficace. Toutefois, les preuves sont moins solides, en raison du nombre plus limité d’études, ces cancers étant plus rares.
Source : Effects of human papillomavirus (HPV) vaccination programmes on community rates of HPV‐related disease and harms from vaccination, Cochrane library, novembre 2025.








