Dans les hôpitaux psychiatriques, des professionnels de santé utilisent la médiation animale pour accompagner leurs patients. Cette approche consiste à faire intervenir des animaux pour aider à mieux gérer les troubles mentaux.
Le rôle des animaux dans la thérapie
Manon, une jeune femme de 30 ans, souffrait d’anorexie et de dépression. Après une tentative de suicide en mars dernier, elle a été hospitalisée plusieurs mois à Sainte-Anne, à Paris. Aujourd’hui, elle se sent mieux grâce à un traitement personnalisé et à un programme de médiation canine. Elle raconte que la présence des animaux, comme une chienne apportée par une infirmière, a eu un effet positif. Selon elle, ces animaux absorbent les émotions sans juger et complètent le traitement médical.
Une pratique encadrée par des spécialistes
Marine Chauveau, infirmière diplômée de l’Institut français de zoothérapie, accompagne ses patients avec ses animaux. Quatre fois par mois, elle intervient dans l’établissement avec sa petite chienne Talia, et récemment, avec sa lapine Bella. Ces sessions sont appréciées par les patients, jeunes et âgés, ainsi que par le personnel soignant. Selon Marine Chauveau, cela permet de calmer les malades et de valoriser leur travail. Isabelle Gitton, cadre de santé, estime que cette médiation peut aussi limiter la prise de médicaments supplémentaires.
Des initiatives à l’échelle nationale
En France, d’autres structures proposent également des programmes de médiation animale pour des patients atteints de troubles mentaux tels que la schizophrénie, l’autisme ou la dépression. Par exemple, à Lyon, une consultation hebdomadaire avec trois chiens a été mise en place pour des enfants hospitalisés, notamment autistes. Le professeur Pierre Fourneret, pédopsychiatre, explique que cette approche modifie la perception des enfants agités. Elle permet, par exemple, à Gabriel, 13 ans, souffrant de TDAH, de se calmer et de se rassurer lors de ses hospitalisations.
Les fermes thérapeutiques et autres projets innovants
Depuis près de dix ans, une ferme thérapeutique à Ville-Évrard, en région parisienne, accueille des patients sur prescription médicale. Elle héberge une quinzaine d’animaux, dont des ânes, chèvres, poules, lapins ou chiens. La zoothérapeute Ermelinda Hadey souligne que cette méthode vise à soigner autrement, en utilisant des approches non médicamenteuses.
Une autre initiative concerne un partenariat entre le GHU Paris Psychiatrie Neurosciences de Sainte-Anne et un club hippique près de Poitiers. Depuis 2021, des patients victimes de traumatismes psychologiques rencontrent des chevaux durant plusieurs jours. Selon la psychologue Dominique Joaüs, cette expérience leur permet de se sentir en confiance, apaisés et en sécurité face à leur vécu.








