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Faut-il dormir davantage en hiver ? La réponse d’un neurologue

Avec la baisse de la luminosité pendant l’hiver, il est fréquent de ressentir une envie de ralentir et de dormir davantage. Selon le Dr Marc Rey, neurologue spécialiste du sommeil, il est bénéfique, si possible, d’adapter son rythme en hiver en augmentant son temps de sommeil et en réduisant ses activités. Son avis a été recueilli par Top Santé.

Pourquoi nos besoins en sommeil augmentent-ils en hiver ?

Deux phénomènes naturels expliquent cette augmentation des besoins en sommeil durant la saison froide. Le premier concerne la durée du jour : en hiver, les journées raccourcissent, et les nuits s’allongent. Comme l’explique le Dr Rey, « la diminution de la luminosité entraîne une sécrétion accrue de mélatonine, hormone produite par l’épiphyse lorsque la nuit tombe ».

La mélatonine facilite l’endormissement. Elle commence à être libérée dès que le soleil se couche, ce qui explique que l’on ait envie de dormir plus tôt qu’en été. Même si la journée n’a pas été très fatigante, il n’est pas surprenant de ressentir une fatigue à 18 heures.

Le second phénomène est lié au froid. « Quand il fait froid, toute la nature se met en repos, car toute activité demande plus d’énergie », précise le président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV). Même dans un appartement chauffé, l’extérieur plus froid augmente nos dépenses énergétiques.

Il est donc conseillé, si vous ressentez le besoin de dormir plus en hiver et que vous le pouvez, de céder à cette envie sans culpabiliser. Cela peut aussi contribuer à lutter contre la dépression saisonnière. Le manque de sommeil en hiver peut aggraver la fatigue et l’humeur. Une étude publiée en avril 2025 dans Sleep Advances indique que le temps de sommeil s’allonge en moyenne d’une vingtaine de minutes durant cette saison.

Une activité accrue en hiver ?

Pour le Dr Rey, la société fonctionne à l’envers. La pause annuelle a lieu en été avec les vacances scolaires, mais paradoxalement, une augmentation de l’activité économique et du travail est souvent observée en hiver. « L’hiver n’est pas la période idéale pour fonctionner à plein régime », explique-t-il.

Historiquement, cette hausse de travail était associée à l’été, notamment lors des récoltes. « À l’époque, les négociations sur l’école portaient sur les congés d’été, pour permettre aux enfants d’aider à la moisson dans les champs », développe-t-il. Aujourd’hui, cette logique semble inversée, avec une surcharge d’activités en hiver, alors même que notre corps aurait besoin de plus de repos.

Ce décalage peut expliquer pourquoi, après quelques semaines de vacances en juillet, on se sent plus en forme. La saison estivale pourrait jouer un rôle dans cette sensation de regain d’énergie.

Comment réduire la fatigue hivernale ?

Pour lutter contre la fatigue et le sentiment de léthargie en hiver, il est conseillé d’adopter quelques gestes simples dès le matin. Par exemple, prendre son petit-déjeuner dans un lieu bien éclairé. « Il est recommandé d’utiliser une lampe à lumière froide, blanche, pour limiter la sécrétion de mélatonine », indique le neurologue. Contrairement à la luminothérapie, une simple lampe d’éclairage peut suffire.

Il est également utile de bouger rapidement après le réveil. « Même 10 minutes d’activité pour se réchauffer avant de sortir à l’extérieur peuvent faire une différence », ajoute-t-il.

Si vous en avez la possibilité, faire une sieste peut aussi contribuer à combler vos besoins en sommeil. « Une pause de 10 minutes peut restaurer la vigilance, même sans dormir profondément. Se détendre ou somnoler quelques instants est bénéfique pour le reste de la journée », recommande le spécialiste.

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