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Une femme sur sept souffre de constipation, et beaucoup vivent avec une constipation chronique. Elles pensent souvent que cela est dû à une alimentation pauvre en fibres. Pourtant, même en augmentant leur consommation de fruits et légumes, en buvant plus d’eau et en étant plus actives, elles ne constatent pas d’amélioration.

C’est parfois lors d’une consultation chez la gynécologue que ces patientes découvrent qu’une autre cause explique leur transit ralenti. Une cause fréquente, mais peu connue, qui peut passer inaperçue.

Quand la constipation est liée au plancher pelvien

Les médecins considèrent qu’une constipation chronique se définit par moins de trois selles par semaine. Si l’alimentation, l’hydratation, l’activité physique, le stress ou certains médicaments peuvent en être la cause, ces facteurs ne sont pas toujours suffisants. Lorsque les selles sont rares, dures et qu’une sensation de blocage persiste malgré tout, il faut examiner la mécanique des muscles du bassin.

Ces muscles constituent le plancher pelvien, qui soutient la vessie, le rectum et l’utérus. Ils se contractent pour contrôler la continence, puis se relâchent pour permettre l’évacuation. En cas de dysfonctionnement, cette coordination est perturbée. Selon la Mayo Clinic, environ la moitié des personnes souffrant de constipation chronique présentent un Dysfonctionnement du Plancher Pelvien (DPP). Cela peut empêcher une évacuation complète des selles, explique Carolyn Botros, urogynécologue.

Les raisons pour lesquelles le plancher pelvien bloque le transit chez la femme

Chez la femme, ces muscles sont fortement sollicités : ils soutiennent l’utérus durant la grossesse, subissent l’accouchement et les fluctuations hormonales. Lorsqu’ils se crispent en permanence, ils retiennent, en quelque sorte, les selles. Dr Nissrine Nakib, professeur d’urologie, précise que cela peut empêcher le passage normal des selles. Les selles restent plus longtemps dans le côlon, l’eau est réabsorbée, leur volume augmente, ce qui complique leur évacuation et exerce une pression supplémentaire sur le périnée.

Ce cercle vicieux peut provoquer des douleurs, et aggraver les spasmes musculaires du plancher pelvien. Outre les difficultés à aller à la selle, ce syndrome peut aussi entraîner des problèmes pour vider la vessie, des mictions douloureuses, des douleurs lombaires ou lors des rapports sexuels. Lorsqu’un ou plusieurs de ces signes apparaissent, il est conseillé d’en parler à un médecin. Quelques indices doivent alerter :

  • Moins de trois selles par semaine, très dures ou en petits morceaux.
  • Besoin de pousser fortement pour évacuer, sensation de blocage rectal.
  • Envies fréquentes d’uriner, impression que la vessie n’est jamais totalement vide.

Les recommandations du gynécologue pour la constipation

Les médecins proposent souvent une rééducation périnéale avec un kinésithérapeute spécialisé. L’objectif n’est pas uniquement de renforcer ces muscles, mais surtout de leur apprendre à se relâcher. Cela passe par des exercices de respiration abdominale, une posture adaptée lors de l’utilisation des toilettes, et la coordination entre respiration et ouverture du périnée.

Selon la gynécologue, il faut travailler sur ces techniques de relaxation, apprendre à respirer par le ventre, à ouvrir le plancher pelvien en cas de constipation, pour faciliter l’évacuation des intestins.

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