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Début anticipé de l’épidémie de grippe

Alors que l’hiver n’est pas encore arrivé, plusieurs régions françaises connaissent déjà le début de l’épidémie de grippe saisonnière. Selon Santé publique France, l’Île-de-France, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine ont déjà franchi le seuil épidémique. La majorité des autres régions sont pour leur part en phase pré-épidémique, à l’exception de la Corse.

Pour les territoires d’outre-mer, Mayotte est la première à être touchée, depuis la semaine précédente. La semaine du 30 novembre a été marquée par une augmentation significative des indicateurs de grippe dans toutes les classes d’âge.

Une progression précoce et rapide

Le bilan hebdomadaire de Santé publique France indique une « nette augmentation » des infections respiratoires. La situation semble évoluer plus tôt que lors des saisons précédentes, ce qui inquiète les experts. Marie-Anne Rameix-Welti, spécialiste à l’Institut Pasteur, précise que l’on commence à voir une montée des courbes épidémiques plus tôt que d’habitude.

Les voisins européens, comme l’Angleterre et l’Espagne, ont également enregistré des épidémies de grippe précoces cette année. La saison dernière a été particulièrement sévère, avec plus de 17 000 décès, contre une moyenne d’environ 10 000. Elle a aussi été marquée par une forte transmission chez les jeunes, notamment chez les bébés hospitalisés.

Les virus en circulation cette saison

Trois souches du virus de la grippe circulent habituellement : le A(H1N1), le A(H3N2) et la B. Cette année, Santé publique France observe une dominance des virus de type A, en particulier une augmentation du sous-type AH3N2 depuis la mi-novembre.

Contrairement à l’année dernière où ces trois virus co-circulaient, cette saison semble voir une prédominance du H3N2. La virologue Marie-Anne Rameix-Welti souligne que le virus H3N2 en circulation est du sous-clade K, un variant qui pourrait ne pas être bien reconnu par l’immunité de la population et serait moins efficacement couvert par le vaccin.

Le vaccin, une arme toujours essentielle

Bien que l’efficacité du vaccin contre la grippe ne soit jamais totale, il reste un outil clé pour limiter la gravité de la maladie. La vitesse à laquelle les virus mutent complique la précision du vaccin, fabriqué plusieurs mois à l’avance.

Cette année, les premières données montrent une efficacité plutôt rassurante. La mise en place de doses surdosées pour les personnes âgées, qui ont parfois du mal à produire une réponse immunitaire, contribue également à renforcer la protection.

Le vaccin permet de réduire le nombre de cas graves. Il est recommandé et pris en charge pour les populations à risque, comme les personnes âgées, celles souffrant de maladies chroniques ou encore les femmes enceintes. Il est également gratuit pour certains professionnels de santé ou l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois.

Pour les autres, comme les enfants et les adultes, la vaccination reste conseillée même si elle n’est pas entièrement remboursée. Marie-Anne Rameix-Welti insiste sur le fait que le bénéfice individuel et collectif est important : le vaccin évite une majorité de cas symptomatiques et limite la circulation du virus.

Une campagne de vaccination en hausse

Les efforts de vaccination semblent porter leurs fruits. À ce jour, près de 9,9 millions de doses ont été distribuées, soit une augmentation de 16 % par rapport à 2024. La part administrée par les pharmaciens a augmenté de 31 %. Le ministère de la Santé prévoit d’atteindre entre 12,5 et 13 millions de doses d’ici la fin de la campagne.

Face à certains stocks limités, le ministère a annoncé qu’il débloquera des réserves pour répondre à la demande croissante. La campagne semble ainsi mieux démarrer que l’année précédente, où la couverture vaccinale était moins importante.

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