Sur 18 études menées à ce sujet, 15 présentent des résultats similaires : il y aurait une association entre la prise de benzodiazépines sur le long terme et l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Mais dans le corps médical, ce possible lien fait débat. Le docteur François Sellal, neurologue, et le professeur Bernard Bégaud, pharmacologue, nous aident à comprendre pourquoi.
En 2011, la publication des résultats d’une étude française dans la presse avait fait l’effet d’une bombe : chez les personnes âgées de 65 ans et plus, l’usage prolongé des benzodiazépines (Valium®, Lexomil®, Stilnox®, etc.), utilisées dans le traitement de l’anxiété et des troubles du sommeil, serait associé à un risque accru de développer une démence de type Alzheimer.
L’étude en question, menée par le professeur Bernard Bégaud, pharmacologue, et publiée dans le très sérieux British Medical Journal, a suivi pendant 15 ans des personnes âgées de 78 ans en moyenne, sans symptômes de démence. Sur les 1063 participants, 95 avaient commencé à prendre des benzodiazépines à partir de la cinquième année de suivi. Au final, l’incidence de la démence chez les personnes exposées à ces médicaments était de 4,8 personnes sur 100 par an, contre 3,2 personnes sur 100 par an chez celles non exposées. Soit un risque accru de 50%. Quelques années plus tard, une…