Appel à la grève des médecins libéraux contre le projet de budget 2026
Le syndicat UFML, représentant les médecins libéraux, a lancé un appel à la grève pour le mois de janvier 2024. Il menace de cesser toute activité si les mesures « destructrices » du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 sont maintenues.
Ce mercredi 26 novembre, UFML a annoncé que ses membres organiseront une grève de dix jours si le budget est adopté avec ces dispositions. Les praticiens sont invités à fermer leurs cabinets entre le 5 et le 15 janvier. Ils se disent prêts à rouvrir leurs rendez-vous si les articles contestés sont supprimés lors de la discussion parlementaire.
Le président de l’UFML, le Dr Jérôme Marty, a exprimé sa colère lors d’une conférence de presse. Il a évoqué une attaque sans précédent contre leur profession et une forte mobilisation de médecins en difficulté face à ces mesures.
Les mesures contestées par les syndicats
L’UFML est l’un des quatre syndicats représentatifs chez les médecins généralistes et spécialistes, avec environ 17 % des voix aux dernières élections professionnelles en 2021. Il partage cette opposition avec le syndicat de chirurgiens, Le Bloc, qui prévoit également une grève massive entre le 5 et le 19 janvier. Certains praticiens envisagent même de s’exiler à Bruxelles pour éviter d’être réquisitionnés par les autorités.
Parmi les mesures du projet de budget, figure notamment une sur-cotisation sur les honoraires additionnels des médecins du secteur 2, qui pratique des dépassements d’honoraires, ainsi que sur les revenus du secteur 3, qui ne sont pas conventionnés. Les syndicats réclament leur suppression.
Les syndicats dénoncent aussi la possibilité pour l’Assurance maladie de revoir unilatéralement certains tarifs lorsque la rentabilité est jugée excessive. Les secteurs visés incluent la radiothérapie, l’imagerie, la dialyse ou la néphrologie.
Opposition à la réforme et à la révision tarifaire
Les professionnels de santé s’opposent également à un amendement adopté par l’Assemblée nationale, qui prévoit la suppression d’abattements fiscaux dont bénéficient certains médecins conventionnés.
Ils critiquent aussi la progression limitée du budget alloué à la médecine de ville en 2026, qui augmente nettement moins que celui des hôpitaux. Selon la version initiale du gouvernement, l’enveloppe pour la médecine de ville devait augmenter de 0,9 %, contre 2,4 % pour l’hôpital.
Appel à une médiation
Le Dr Marty a indiqué que les syndicats allaient saisir le Premier ministre et le président de la République. Il a souligné la nécessité qu’une autorité arbitre le dossier, estimant que cette responsabilité revient à Emmanuel Macron.








